Je soussigné(e) (Page 1) – Réflexions linguistiques – forum abclf (2025)

Bonjour,

Je soussignée Mme Unetelle... ou

Je, soussigné, Mme Unetelle...

C'est le désaccord actuel entre moi et ma patronne. Le correcteur Larousse lui donne raison avec "je soussignée" et pourtant j'ai déjà eu l'avis d'une prof de français pour "je, soussigné"

Je, soussignée, Madame Claude, atteste de la bonne moralité de Mademoiselle Édith, modiste de son état.

elle est pas belle, la vie ?

Non, la lettre est signée, et le terme soussigné signifie « qui a signé dessous » (Robert). Littré reconnaît le verbe soussigner : « apposer sa signature au bas d'une lettre ».

elle est pas belle, la vie ?

Nous, soussignés, vous remercions.
L'accord officiel, ci-dessus, est-il logique ?

= Nous (ceux qui avons soussigné) vous remercions.
= Nous (ceux qui avons signé en dessous) vous remercions.
= Nous (ceux qui avons apposé notre signature au bas de la lettre) vous remercions. (cf. Robert)

Bonne question mais, si c'était logique, serait-ce français ?

elle est pas belle, la vie ?

Dans ce cas, on devrait écrire "Je soussigne"

Pas con : « Je, soussigné-je, certifie que... »

elle est pas belle, la vie ?

Voici ce qui serait plus logique :

Je, le signataire, vous remercie
Le signataire vous remercie.

J'avais cru bon de me faire à l'idée que "je soussigné" signifiait: je (dont le nom est soussigné).
Il faut bien se faire une raison.

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

Donc, il faudrait dire :
Je, [le] soussignant, vous remercie.
ou
Je, [qui aura] soussigné, vous remercie.
ou
Je, qui soussigne, vous remercie.
ou
Je, [le] soussignataire, vous remercie.

Vous pouvez le dire.
TLFi : Vx. Apposer sa signature au bas d'un acte. Soussigner un procès-verbal (Ac. 1798). J'ai soussigné l'acte de vente, le contrat (Lar. 19e).

Non, ce ne serait pas plus logique parce qu'il est tout de même exceptionnel (je pense que c'est le seul cas) où le pronom sujet "je" se trouve séparé de son verbe: ça va à l'encontre des caractéristiques des sujets clitiques, alors qu'en plus de cet aspect pour le moins étrange on accorde "soussigné", ça ne me semble pas si illogique que ça

N'est-ce pas une forme plus ou moins vassale, demandant au signataire de se reconnaître inféodé à une autorité ? Arrive-t-il à un juge, un ministre, un préfet, un maire, un sénateur, un député, un général, un professeur, un évêque d'écrire ès qualité je, soussigné... ?

Fille légère ne peut bêcher.

Oui.

L'escrivaillerie semble estre quelque symptome d'un siecle desbordé

Je dois dire que j'ai toujours écrit mon nom à la suite de l'expression "je soussigné".
Je ne crois pas être un cas isolé.

http://www.languefrancaise.net/forum/vi … 978#p74978

http://www.languefrancaise.net/forum/vi … 3108#p3108

Nomina si nescis, perit cognitio rerum. Edward Coke

La formule était jugée assez bonne pour un maréchal de France, duc et pair, que vous faut-il de plus ?

Tout le reste est littérature :

C'est la formulation la plus commune aujourd'hui, mais comme le montrait ce message dans l'un des liens que vous donnez, ce n'est pas obligatoire.
Voici un autre exemple ancien :
https://books.google.fr/books?id=6MZDAA … mp;f=false
Il y en a bien d'autres :
https://www.google.fr/search?q=je+souss … A9clare%22

Merci infiniment, Abel Boyer, pour ces recherches. Je tique un peu, car j'imagine que ce genre de documentation devait strictement relever - c'est le cas à des époques plus anciennes - de la chancellerie du palais. Tout maréchal etc. qu'il était, il n'aurait pas dû se retrouver en possession de ces documents, et on lui a certainement demandé cette certification. Peu importe, c'est du ressort des historiens, mais je trouve le cas tout de même très particulier. 49 ans après les faits, il ne courrait pas grand risque du côté des acteurs historiques qui avaient été témoins des événements en question.

Fille légère ne peut bêcher.

Pronom sujet séparé de son verbe :
Nous, Roi de France, ....

Le sujet est ici un pluriel(*), mais n'en déduisons pas que le roi est séparé de ses sujets, ce qui serait singulier.

(*) Le nous est ici un pluriel dit de majesté.